Quand les problèmes environnementaux défient la cohabitation entre les individus

La nature est restée têtue, au lieu de trancher l’affaire, elle a observé impuissamment un homme jeter son voisin en prison, l’accusant de provoquer l’érosion de sa parcelle !
Ça semble insolite mais le fait est vrai. Les problèmes bénins s’amplifient et deviennent géants. Et parfois leurs conséquences surprennent les humains, faute de précautions utiles. 

L’image que vous regardez à face de vous, nous espérons que vous l’avez bien lue et vous en comprenez le sens.  Ou du moins, vous vous en êtes fait une représentation de la réalité.   
Et bien, il s’agit évidemment de cela, une tête d’érosion.   Il est vrai qu’en apprenant cela, d’aucuns seraient tenter de murmurer en demandant comment cela aurait pu attirer l’attention.  
Mais la réponse est simple: la négligence des petites réalités, peut exposer à la ruine, disent les sages.

Voici la réalité !
Nous sommes dans la localité de KIPESE, en territoire de Lubero, en province du Nord Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce village est une région montagneuse distant de la ville de Butembo à plus ou moins 90 kilomètres.

Les problèmes bénins s’amplifient et deviennent géants, leurs conséquences sont toujours visibles.  A MUHOLOLO, un quartier de KIPESE, une érosion s’est petit à petit développé, au point d’atteindre environ 3metres de hauteur. L’érosion s’est développée sous l’œil des habitants du quartier et mais aussi de toute personne fréquentant ce lieu. Personne ne se sent responsable. On se contente de l’attribuer au phénomène naturel.

Mais helas, les gens oublient que la vie de l’homme est intimement liée à l’environnement.  La mauvaise gestion de l’environnement produit des effets considérables sur la vie des individus et des familles.
A l’allure où vont les choses, l’environnement continuera à se révolter contre la négligence des hommes, ses réactions auront des conséquences sur notre leur vie dans toute ses dimensions : économie, social, sanitaire, relationnel, etc.  
Tenez, cette érosion que vous observez a été à la base de la division deux familles pourtant voisines, au quartier MUHOLOLO, en village de KIPESE. Deux hommes habitent dans des parcelles voisines. Une tête l’érosion se crée et s’interpose entre les deux hommes. Personne ne se rend compte de la menace qui vient d’habiliter parmi eux. Que de réfléchir sur comment éradiquer l’érosion menaçante, les deux hommes s’ouvrent à une dispute. Ils ont commencé à se jeter mutuellement la responsabilité de l’érosion. Qui a raison et qui a tort! seule l’érosion pouvait trancher l’affaire. Celle-ci est pourtant restée en silence. L’un des hommes a fini par faire incarcérer son voisin. Un problème environnemental défie la cohabitation entre les individus.
Les problèmes environnementaux sont récurrents ce dernier temps. Pas plus tard, dans le mois passé, un éboulement de terre s’est produit dans la contrée de graben, en direction du lac Id Amin causant plusieurs dégâts en termes vies humaines et matériels. Plusieurs familles sont dépourvues d leurs richesses   du fait que les éboulements ont emportés toutes les cultures.

On s’en doute moins que le village de KIPESE soit à l’abri de ces genres de situations.  Pour la petite notice géographique, ce village a relief montagneux, avec il sied de rappeler que ce village une région à haute altitude, dépeint d’ailleurs comme le sommet le plus élevé du territoire de Lubero. Il connait une pluviométrie toujours élevée. Avec un climat très froid obligeant les populations à rester longtemps autour du feu. Cela est parmi les facteurs à la base de la forte consommation du bois dans ce milieu. Les collines sont dénudées. Tous ces facteurs font que le milieu soit exposé à une vulnérabilité aux intempérie d’ordre climatique comme les érosions et éboulements de terre. D’ailleurs, il s’observe des têtes d’érosion dans plusieurs endroits. Certaines parmi elles menacent d’ailleurs de couper les voies de circulation.
Une autre particularité est que cette région connait une forte concentration démographique, la terre fertile est de plus rare. Le terrain qui sert d’habitat est en même temps exploité comme champ pour la survie de la famille. De ce fait, lorsqu’une famille perd ne serait-ce que quelques centimètres de son terrain, cela est ressentie comme une perte d’une richesse familiale.

Par ailleurs, au regard du changement climatique, nous devons être conscients que les problèmes environnementaux constituent une réalité dont ne peut se déroger.  Ceci dit, il serait utile que les humains créent ou appliquent des pratiques d’adaptation à ces situations. Que de recourir à des méthodes traditionnelles susceptibles de friser le vivre ensemble, la population devrait au contraire, privilégier les approches qui renforcent la solidarité et à collaborer pour faire face à ce fléau. Tous les acteurs devraient se mobiliser pour conscientiser la population sur cette problématique.
Nous ne devons pas laisser la nature agir méchamment sur nous, parce qu’elle est têtue. Coopérons avec la nature, apprivoisons là au service de notre bien−être.

   Le PAHD veut que chaque citoyen, y compris vous, exerce sa citoyenneté environnementale qui passe par le droit de jouir des profits que lui réserve la nature mais aussi par la responsabilité qui invite chacun de bien gérer cette nature.